dimanche 18 mars 2007

les pionniers du trip hop: PORTISHEAD

Portishead est l'un de mes groupes de Trip Hop préférés; c'est un autre groupe originaire de Bristol, fondé en 90, composé de Geoff Barrow (issu de "Portishead", petit port à 20 km de Bristol, d'où le nom du groupe, claviers, samples, batterie), de Beth Gibbons (chanteuse), d'Adrian Utley (guitariste), de Dave Mc Donald (samples, ingénieur du son, flûte) et de Clive Deamer (batterie en studio). C'est la rencontre en un jeune homme introverti et d'une jeune femme timide et un peu gauche, issue d'une famille d'agriculteurs de l'Exocet.
Geoff a déjà approché le Trip Hop, travaillant comme assistant technique de Massive Attack sur l'enregistrement de l'album "Blue Lines". Adrian et Beth ont plutôt côtoyé le Jazz et la Soul.
Ils composent d'abord la B.O. d'un court-métrage en noir et blanc (un hommage aux film d'espionnage) "To kill a dead man" dont on voit les extraits sur le clip "Sour times" (souvent surnommé "Nobody loves me".
Leur premier album "Dummy" voit le jour en 94. Album sombre, torturé, aux accents mélancoliques et étranges. Des rythmiques hip hop, des scratches, des grésillement de vieux vyniles reproduits artificiellement, des samples, de claviers "vintage" (Moog et Rhodes 70's), une atmosphère lourde, traînante, des textes sinueux et angoissés, une voix éraillée, pleine d'émotion retenue. C'est la cohabitation d'univers musicaux très divers, là aussi. Cependant cela donne un album homogène et surtout très original, avec une grande puissance émotionnelle.



Les titres: "Mysterons / Sour times / Strangers / It could be sweet / wandering stars / It's a fire / Numb / Roads / Pedestal / Biscuit / Glory box"


Portishead - Sour Time
"Faire semblant de ne pas saisir / les illusions de la toute matinale / fruit défendu, yeux masqués / ces politesses que je méprise en moi / vas-y, tu peux tirer maintenant / car personne ne m'aime c'est vrai / comme toi / qui sui-je et pourquoi? / car il ne me reste / que mes souvenirs / ces moments amers"

portishead - wandering star
"Pourrais-tu rester un peu / pour partager mon chagrin / etoiles vagabondes / pour ceux à qui est réservé / la noirceur de l'obscurité / pour toujours / ceux qui ont vu / le chas de l'aiguille erre désormais / comme une cosse dont le contenu serait envolé / comme les masques que portent les monstres / pour dévorer leurs proies / pliée de douleur à l'intérieur / il me faudra du temps / pour remiser mon chagrin"


portishead - glory box
"je suis fatiguée de jouer / avec ces arcs et ces flèches / je vais me débarasser de mon coeur / laisser les autres filles jouer avec / j'ai été trop longtemps une tentatrice / donne-moi une raison de t'aimer / donne-moi une raison d'être une femme / je veux juste être une femme"
Cette chanson reprend un sample de "Ike's rap II" d'Isaac Hayes, auteur compositeur Soul Américain.

Cet album fait un tabac en Europe, il est élu album de l'année et obtient le "Mercury Prize" en 95. Ce succès inattendu plonge le groupe dans l'angoisse. Comment faire mieux? les interviews les paralysent, et il faudra trois ans avant que le second opus voie le jour, car ils retravaillent sans cesse leur musique.

Le second album en 97 se nommera "Portishead". (Entre temps, en 98, le groupe enregistre un album "live" avec un orchestre symphonique de 35 musiciens à New York, qui met en valeur leur jeu scénique. Il est nommé "Roseland NYC" )
les titres: "Cowboys / All mine / Undenied / Half day closing / Over / Humming / Mourning air / Deven months / Only you / Elysium / Western eyes"
On y retrouve une ambiance lugubre, avec le Moog, le Rhodes, la voix fantômatique de Beth, côtoyant des cuivres, un violon, et d'autres voix. Les samples s'y font discrets, les rythmiques sont plus chaloupées, les influences évoluent. C'est un album plus expérimental, du Blues électronique grinçant.



"Half Day Closing" by Portishead (écoutez le voice coder, un traitement de la voix,époustouflant!)

"Personne ne voit donc / que nous avons une guerre à mener / nous n'avons jamais trouvé notre voie / quoi qu'ils en disent / d'où vient cette impression / que çà cloche à ce point? / ... / une tempête / dans la lumière du matin / je sens / je ne peux pas en dire plus / je suis coupée de moi-même / je n'ai personne à mes côtés / et ce n'est pas normal"
En 98, Beth Gibbons s'éloigne quelque temps (peur de s'enfermer?) et sort un album Jazz, "Out of season" en 2002 en duo avec Rustin Man (Paul Webb, ancien bassiste des "Talk Talk").
Un autre album de Portishead devait voir le jour en 2003, intitulé "Alien", mais les nouvelles sont rares, et l'on ne voit toujours pas apparaître le 3ème bijou tant attendu. Le groupe est apparu furtivement en 2007 à Bristol, interprétant notamment "Wandering stars" et une nouvelle chanson.
Le groupe n'a toutefois jamais cessé de travailler, collaborant à divers autres albums avec d'autres artistes. "Monsieur Gainsbourg Revisited" où Beth réinterprète "un jour comme un autre" renommé "Requiem for Anna". et la production aussi de"Invisible Invasion", de The Coral, un groupe anglais.
Une citation: "je ne tiens pas à être une pop star. Je ne veux pas être prise pour ce que je ne suis pas, pour quelqu'un de mystérieux ou d'intéressant. Je suis comme tout le monde"(Beth Gibbons).
Les lyrics du groupe: sur le site alwaysontherun
ou sur lyricscopy

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