mardi 20 février 2007

le Jazz Swing: les grands solistes de la section rythmique


DUKE ELLINGTON (1899-1974)


"Take the "A" train"

Pianiste, compositeur et chef d'orchestre. Il étudie d'abord l'Art puis se consacre à la musique. Il fait ses débuts à New York, sous l'influence de King Oliver, au Cotton Club de Harlem. En 1923, il joue dans les "Washingtonians" dont il prend la direction l'année suivante. Ils se produisent à New York jusqu'en 1931. Ensuite, ils feront des tournées internationales.
Le génie du "Duke" s'exprime pleinement dans ses combinaisons harmoniques reliant tous les musiciens, ou dans les déliés mélodiques qui font intervenir chaque instrumentiste...
Richesse des textures musicales, variété des inspirations, juste exploitation des solistes, ouverture musicale innée: il est l'un des monstres sacrés du Jazz, a écrit environ 1000 compositions, tout en dirigeant son orchestre, avec de véritables concertos pour ses musiciens.
De ce génie naissent des classiques d'entre les classiques, comme "Sophisticated Lady", ou "Mood Indigo".
Il a pratiqué quatre styles majeurs: le "Jungle style", le "Mood style", le "Concerto style", et le "standard style".
Il a eu deux orchestres célèbres: dans les années 20, avec Bubber Miley (trompette), Joe Tricky Sam Nanton (trombone), et Hary Carney (saxo). Puis dans les années 40, avec Jimmy Blanton (contrebasse), Ven Webster (Saxo Ténor), avec le fameux
"Take the "A" train".





Duke Ellington-Hot Chocolate
avec une démonstration impressionnante de lindy hop

FATS WALLER (1904-1943)

"The joint is jumpin"

Pianiste, organiste, et chef d'orchestre. Né à Harlem (NYork), il apprend le piano à l'âge de 6 ans, et en 1918, gagne un concours. En 1922, il gagne sa vie en jouant dans les cinémas, accompagnant les vaudeville. En 1927, il compose avec James P.Johnson, pour son spectacle "Keep Shufflin", puis, en 1929, il écrit la musique de la revue "Hot Chocolate". En 1934, il signe avec la société Vidor lors d'une soirée donnée par George Gershwin. Pendant les années 30, il est un Star de la Radio, et fait plusieurs tournées en Europe.
Entertainer dans l'âme, il a composé "Honeysuckle Rose", "Ain't misbehavin'". Il a influencé de nombreux artistes, parmi lesquels Thelonious Monk, Bud Powell ou Art Tatum, ainsi que Count Basie. Dans son jeu, les cascades de notes de la main droite s'équilibrent merveilleusement avec les plaques rythmiques de sa main gauche, dans un style enjoué et brillant. Un déluge de sons, mais toujours avec intelligibilité.


COUNT BASIE (1904-1984)

Pianiste, organiste et chef d'orchestre. Il apprend son métier en accompagnant les films muets et les vaudeville, sous la férule de Fats Waller puis avec les pianistes de style "stride" à New York. En 1929, il fera partie de divers groupes à Kansas City puis de l'orchestre de Benny Moten, qui se veut une alternative au son "Nouvelle Orleans". A la mort de ce dernier il forme un groupe et se produit au Reno Club (avec Buster Smith, Jack Washington, Lester young, Hershell Evans, et Jimmy Rushing). Grâce à John Hammond (découvreur de talents) il tourne à Chicago et New York. C'est la grande époque du Swing, son orchestre est alors aussi célèbre que celui du "Duke" ou de Benny Goodman.


"Battle Royal" (Count Basie et Duke Ellington)

Il enchaîne tournées et concerts de 1936 à 1940 avec Jo Jones (batterie), Walter Page (contrebasse), et Freddie Green (guitare). Pendant la 2de Guerre Mondiale, son orchestre comprend divers musiciens en fonction des départs sur le Front. En 1950, il dirige un Combo puis reprend un grand orchestre en tant que chef, faisant une 1ère tournée en Europe en 54, puis internationale. En 1960 il est reconnu comme l'un des plus grands.
Plutôt que de favoriser la technique, il préfère l'humour et le sens de la répartie de ses solistes. Nous sommes à l'apogée du Swing, auquel Basie restera fidèle, malgré de nouveaux arrangements de ses morceaux.




Count Basie and his Orchestra


(1909-1956)

Pratiquement aveugle, il étudie le piano dans un institut. En 1932, il accompagne la chanteuse Adelaïde Hall à New York, puis se produit en concert à Chicago, Londres, et New York. En 1943 il crée un Trio avec Everett Barksdale et Slam Stewart, puis il se produira surtout en Soliste et enregistrera avec Benny Carter, Lionel Hampton, et Roy Elridge. Malheureusement il meurt prématurément d'un diabète.


CHARLIE CHRISTIAN (1916-1942)

Guitariste. Né au Texas dans une famille de musiciens, il s'initie très jeune à la trompette, au piano, à la contrebasse, avant de choisir la guitare puis joue dans diverses formations. En 1937 il étudie avec Eddie Durham, inventeur de la guitare amplifiée.

"solo flight" (Charlie Christian)

Découvert par John Hammond, celui-ci le fait venir à Los Angeles. En 1939, il entre dans l'orchestre de Benny Goodman, dont il fera partie jsuqu'à sa mort. En 1941, il participe également aux Jam Sessions du Minton's Playhouse à New York, avec Kenny Clarke, Th. Monk, Charlie Parker, et Dizzy Gillespie. Atteint de tuberculose, il meurt prématurément à l'âge de 25 ans.


LIONEL HAMPTON (1909-?)

Vibraphoniste et batteur. Il débute à la batterie avec le groupe "Chicago Defender Newboys", joue dans divers groupes, puis rejoint les "Hite" qui accompagnent Armstrong. Celui-ci, impressionné par ses performances l'invite à une séance d'enregistrement et lui demande de jouer du Vibraphone. Il sera donc le premier à enregistrer avec cet instrument ("Memories of you"). Il quitte ensuite les "Hite" et forme son propre orchestre qui joue au Paradise Café à Los Angeles. En 1936 il commence à enregistrer avec Benny Goodman, Teddy Wilson et Gene Krupa ("Benny Goodman Quartett") et reste dans ce groupe jusqu'au début des années 40. Puis il forme son Big Band avec Dexter Gordon, Illinois Jacquet, Quincy Jones, Wes Montgomery, Clark Terry, Joe Newman, Fats Navarro, et Charlie Mingus...avec les chanteuses Dinah Washington et Aretha Franklin. Cet orchestre est alors célèbre dans le monde entier.

Benny Goodman Quintet Live avec Lionel Hampton et Gene Krupa

Il s'intéresse aussi à la politique et au social, crée la fondation Lionel Hampton Development Corporation destinée à la construction d'immeubles à Harlem pour améliorer les conditions de logement des familles défavorisées. Il est le premier vibraphoniste de l'Histoire du Jazz. C'est un génie de l'orchestration, il a le don de "faire monter la sauce" sonore de son orchestre, en lui insufflant les fameux crescendos dont il a le secret. L'un des géants du jazz depuis les années 30. L'un de ses titres les plus connus est: "Shufflin' at the Hollywood".

1 commentaire:

Anonyme a dit…

You write very well.