mercredi 10 octobre 2007

DEAD CAN DANCE 6e album "Into the Labyrinth" (93)



Yulunga (Spirit Dance)
• The Ubiquitous Mr Lovegrove
• The Wind That Shakes The Barley
• The Carnival Is Over
• Ariadne
• Saldek
• Towards The Within
• Tell Me About The Forest (You Once Called Home)
• The Spider's Stratagem
• Emmeleia
• How Fortunate The Man With None


Into the labyrinth sonne le tournant world de Dead Can Dance. Mélangeant les sons acoustiques et les samples d'instruments traditionnels, cette nouvelle orientation musicale leur vaudra, de la part de leur détracteurs, la réputation de "world-music décolorée". Il faut tout de même rappeler que cet album a été entièrement composé, joué et enregistré par le duo, seul, au studio de Brendan, en Irlande. Il s'agit là d'un excellent travail. Les deux amis se retrouvent, après trois ans d’absence et une compilation (A passage in time). Ils se retrouvent comme jamais, car entièrement en duo. L’album est logiquement un peu bicéphale, et souvent sombre. Ce n’est certes pas leur album le plus intense, après le médiéval et acoustique «Aion». Le duo n’a pas négligé l’europe contemporaine et électronique.
B. Perry vit sur une île dans une rivière à la limite entre La République d’Irlande et l’Irlande du Nord. L. Gerrard vit dans les montagnes de Snow River en Australie. Ils ont écrit séparément et, trois mois après, ont préparé et enregistré ensemble les titres.
Perry
: "c’est un voyage dans l’écriture d’une année, très axée sur la vie à la campagne avec des gens de la campagne. Il y a un enracinement folklorique, en un mot le respect : l’amour du naturel, la musique primitive du monde, et l’amour des sons les plus naturels : le chant d’un oiseau de forêt.
Certaines chansons de l’album sont sans paroles, certaines sont au-delà des mots. Certaines sont des ballades pop sucrées, et certaines sont des instrumentals détachées, déconcertantes. Certaines ne souffrent aucune explication, alors que d’autres le permettent un peu."


T
out commence avec Yulunga (spirit dance). Longue pièce remplie de percussions et shakers, débutant par une intro de violoncelle, tout simplement diabolique. Le chant de Lisa devient de plus en plus beau, ce Yulunga en étant l'exemple parfait. Pièce très ethnique.




The ubiquitous mr. Lovegrove est difficilement classifiable dans une catégorie précise, tant les influences y sont multiples. On retrouve le chant profond de Brendan, accompagné pour l'occasion par un rythme de bongos, harmonium, flûte de bambou et sonorités électroniques. la gravité mélodique s’articule sur les lenteurs souples des sitars."The Ubiquitous Mr. Lovegrove"est l’alter ego de brendan...la relation abstraite de moi avec les femmes. ..




Solo de Lisa avec The wind that shakes the Barley. Touchante complainte irlandaise écrite à l'origine par le docteur Dwyer Joyce au 18e siècle pour commémorer un soulèvement à Wexford contre les anglais. Uniquement vocale, cette chanson amène la tristesse et l'amertume, pour qui s'attarde sur les paroles. Lisa Gerrard voulait faire sa propre version...C’était une chanson de ralliement, mais elle a une tristesse si intense que ça devient une chanson anti-guerre...




Brendan se transforme en crooner sur The carnival is over. Beaucoup de claviers et de mélodies sur cette évocation de souvenirs d'enfance de Brendan Perry lorsqu’il vivait dans l’Est de Londres, et a visité un cirque. Insouciance et émerveillement. Rappelle les cadences sérielles et mélodiques de Philip Glass.




Retour aux percussions semi-digitales avec Ariadne. Le chant de Lisa transporte l'auditeur au beau milieu d'une forêt luxuriante, où des oiseaux imaginaires remplissent l'air de leur paroles mélodieuses.
Saldek redonne de l'énérgie aux oreilles. Djembés entraînants, clavecin et chant traditionnel.
Towards the within, beaucoup plus long, retrouve les atmosphères mystiques et introverties chères au duo. Percussions, shakers, nappes sombres et vaporeuses, tablas, alternance des chants, cris d'animaux, flûte de bambou et encore bien d'autres choses, pour ce sublime hymne à la Terre.
D'une structure très proche de celle utilisée sur The carnival is over, Tell me about the forest, et sa mélodie symphonique se permet le cor basse allié au clavecin, le tout balayé de violons entraînants. Le titre dispose cependant d'un caractère moins enjoué, plus revendicatif. "Quand vous vivez en Irlande vous voyez les gens qui sont parties depuis des années revenir chez leurs parents, et vous voyez aussi ceux qu’ils laissent derrière eux..l’abandon des traditions avec le déracinementet le bouleversement des tribus. En Irlande, et dans les forêts pluvieuses. Si vous pouviez au moins garder les traditions orales, et laisser toute la merde religieuse derrière".
Percussions encore et toujours durant The spider's stratagem. Violons, chant aérien de la part de Lisa, cloches teintantes et bon mélange des influences. Electro-mongole
Emmeleia change d'horizon. A capella, réunissant Lisa et Brendan, pour une chanson aux sonorités orientales. Alliance a cappella d’un homme et d’une femme qui chantent une nostalgie douce et méditative qui tient autant de l’europe que de l’asie, pour mesurer à nouveau l’ampleur vocale de Lisa Gerrard
Enfin, How fortunate the man with none redonne un instant vie à la musique baroque. Claviers, violons et trombones, servent de tremplin à la voix forte, mais néanmoins suave, de Brendan. Brendan Perry a adapté les mots de “la Mère Courage” de Brecht, en musique d’après une production par Temenos de la pièce. C’est seulement la deuxième permission de ce genre accordée par le pays de Brecht, la précédente étant en 63.

..."
sur scène, nous ne jouons pas beaucoup du répertoire des albums. Nous avons un système selon lequel nous introduisons des structures nodales qui laisse de la place pour improviser, avec une approche melismatique. Nous parvenons à des musiques dangereusement belles avec cette façon de procéder...
Into The Labyrinth est le 6ème album de DCD...nous faisons des albums parce que nous avons encore beaucoup de demons à exorciser: nous apprécions la nature thérapeutique de la musique et à travers ce plaisir nous voulons exprimer cette joie et la communiquer au public. C’est notre plus grande source de thérapie, et notre plus belle façon de nous exprimer...
En '93, un mélange des musiques anciennes et nouvelles de DCD apparaît dans le film américain Baraka, et ils ont aussi contribué à deux chansons de l’album d’ Hector Zazou « Sahara Blue ». En Octobre 92, Dead Can Dance ont collecté leurs meilleures compositions (et deux nouvelles chansons "Bird" et "Spirit") comme leur premier album familial sous le titre « A Passage In Time ».
...Nous avons choisi les chansons pour montrer un voyage, où les morceaux s’imbriquent. C’est évolutif, cela traverse quelque chose, en opposition à un temps fixe et linéaire. Dérivé de quelque chose et arrivant vers quelque chose. La musique tend vers un rayonnement et un scintillement tranquille, bien que les évenements qui l‘entourent soient très sombres..."

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