samedi 13 octobre 2007

DEAD CAN DANCE 3e album "Within the realm of dying sun" (87)

L’album est sans doute le dernier enregistré à un moment où Brendan Perry et Lisa Gerrard formaient encore un couple à la ville.
Il développe la thématique de musique éthérée, et voit naître l’empreinte caractéristique du groupe. Entre morceaux mystiquesAnywhere out of the world ») et atmosphériques (« Summoning of the muse »), les influences Cold Wave et Goth disparaissent, le ton devient plus profond, plus sombre et plus dramatique .
La pochette représente un bandeau noir et une photo prise au Père Lachaise: la pleureuse qui orne la tombe de Raspail (plusieurs proches du groupe seraient décédés à cette époque). Le son est plus classique : petite formation de Cordes et de Cuivres. Les trompettes apportent une ambiance funèbre (« Dawn », « The Iconocast » ou «The Protagonist » , inclus sur la compilation "Lonely is an eyesore"). Accompagnements en contrepoint (Perry a suivi pour cela des cours de musicologie). Les morceaux chantés par Perry et Gerrard sont nettement séparés, chacun dispose d’une face surle 33 tours.
1. Anywhere out of the world 2. Windfall 3. In the wake of adversity 4. Xavier 5. Dawn of the iconoclast 6. Cantara 7. Summoning of the muse 8. Persephone – The Gathering of Flowers

« Anywhere out of the world » commence par une suite d’accords en forme de choral. Synthés, cloches, cordes, cuivres, et choeurs en mineur créent l'atmosphère. La suite est plus animée, avec une basse plus rock, toute en syncopes. La voix de Brendan erre sur une mélodie minimaliste, suivie d'un solo de métallophone. Le caractère est mystique.
"We scaled the face of reason to find at least one sign / that could reveal the true dimension of life lest we forget. / And maybe it’s easier to withdraw from life with all of its misery and wretched lies. / Away from harm / We lay by cool still waters and gazed into the sun. / And like the moths great imperfection succumbed to her fatal charms. / And maybe it’s me who dreams unrequited love, the victim of fools who stand in line / Away from harm. / In our vain pursuit of life for ones own end, / will this crooked path ever cease to end".



« Windfall » est un instrumental calme et mystérieux. Le vent souffle, le froid tombe sur une immensité désertique et gelée.
« In the wake of adversity » se déroule dans une ambiance féerique et étincelante.
« Xavier ». L’intro, chantée par Lisa, est un sublime prière à plusieurs voix. Puis les violons, trompettes et trombones recouvrent le clavier, créant une atmosphère déchirante et désespérée, avec le chant pénétrant et envoûtant de
Brendan.
« Dawn of the Iconoclast » voit le retour des trompettes et trombones, sur un rythme martial. Puis le morceau dérive dans un ambient sombre et lyrique, où l’on retient son souffle.

Le fameux « Cantara » prend la relève, c’est la chanson la plus connue. Après une longue intro douce et mélodieuse, un rythme soutenu fait son apparition, et entraîne tout dans un tourbillon d’émotions. Belle démonstration de chant possédé par Lisa. Lisa joue des crotales, la guitare égrène un arpège en ostinato qui évoque vaguement l’Orient, le clavier une mélodie qui plane mélancoliquement au-dessus, des percussions accompagnent discrètement le tout. La deuxième partie accélère le tempo et nous fait entrer dans une sorte de transe, avec une présence très marquée de la percussion, et le chant de Lisa en onomatopées, fort et exotique, brendan assurant les chœurs. Le clavier assure une mélodie orientale, aussitôt relayé par une mélopée crescendo qui fait monter la tension brutalement et la maintient jusqu’à la fin. Le frère de brendan est à la batterie dans cette vidéo. Dans l’interview Lisa parle de son bébé qui en est au stade du balbutiement, et babille dans une sorte de chant. Elle estime être dans cette humeur lorsqu’elle chante les sons qu’elle produit, qui ont une signification sensitive plus que littéraire.



« Summoning of the Muse » change d’horizon. Chant quasi religieux, caractère hiératique. Chœurs, cloches, timbales, phrases descendantes. Polyphonie, voix élégiaques, contrechant très bien réalisé, à la limite de la dissonance. A 3 temps, accentuant la notion de cercle. Un régal.



Persephone” va encore plus loin dans la sublimation. Véritable opéra sensoriel à la mélodie aux demis tons troublants, ce titre fait frémir de la première à la dernière seconde. La musique est de style classique (cordes, aux longues tenues), tempo très lent, accords de septièmes majeurs sur une ligne descendante. Mélodie à deux voix de femmes en forme d’organum (à la quarte) comme au moyen age, chœurs synthétiques. Timbales et accords de synthé aux accents de cloches tubulaires. Fort écho sur la voix, qui donne le côté heavenly.

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