
mardi 14 août 2007
lundi 13 août 2007
Hélène Grimaud et la musique de Brahms
"pour moi, la musique de Brahms est une musique de grands espaces : de paysages géographiques et de l'âme " (H.Grimaud)
une petite interview d'Hélène à la sortie de son livre "Variations sauvages" (un livre impressionnant, j'ai beaucoup aimé ça d'elle, aussi).
lundi 6 août 2007
dimanche 5 août 2007
Le Ballet Royal du Cambodge (danses Khmères)
Les Apsaras (que l'on trouve sculptées sur les fresques des anciens temples) sont des nymphes célestes à la beauté séduisante qui habitaient les cieux et les airs. Sur terre, elles sont incarnées par les danseuses classiques de l'art Khmer. La danse incarne les valeurs traditionnelles de raffinement, de respect et de spiritualité.
La danse Khmère est un mélange de théâtre et de danse, sa gestuelle est un véritable langage, chaque mouvement, chaque attitude ont un sens. La flexion perpétuelle des genoux, le travail précis des mains, l'expression du visage sont codifiés pour l'interprétation de récits légendaires (Ramayana). La chorégraphie classique Cambodgienne ne comporte pas de gestes fixes, mais des figures en perpétuel mouvement, ce qui lui donne une fluidité unique en Asie. Un geste, lié à un port de tête particulier et à une position bien définie des bras et des jambes, a valeur de mot et les mouvements enchaînés les uns aux autres ont valeur de phrases. La lenteur voulue des mouvements donne à cette danse son caractère irréel, hypnotique. La gestuelle et les postures, dont la maîtrise exige des années de formation, traduisent la gamme des émotions humaines, de la crainte et de la rage à l'amour et à la joie.
Les danseurs et danseuses sont formés dès le plus jeune âge, et se dévouent totalement à leur art. Ils interprèteront des rôles différents selon leur capacité et leur physique.
La base du répertoire est le Reamker, version Cambodgienne du Ramayana Indien, transmis oralement depuis toujours. Quelques épisodes du Mahabharata et des légendes Cambodgiennes sont parfois aussi représentées, ainsi que quelques tableaux de danse pure.
Les personnages principaux du Ramayana, sont le prince Rama, et Hanuman, roi des singes. Il y a 4 types de rôles: princes et princesses (Neang et Nearyong, dansés par des femmes), les singes (Sva, antithèse et faire-valoir des précédents), et les yeaks ou géants (dansés par des femmes au physique robuste, portant un masque). Mais il y a d'autres danses, comme la danse de bienvenue, la danse du serpent ou la danse du bambou.

Près de 3000 enfants suivent chaque semaine l'enseignement de la danse, initiés par les 19 maîtresses de Ballet ou par les étoiles actuelles. L'entraînement commence à 4 ans, et comporte des exercices d'assouplissement, d'élongation des doigts, pendant plusieurs années avant d'aborder le répertoire lui-même. Le Ballet royal a été proclamé chef d'oeuvre du patrimoine oral et immatériel de l'humanité en Novembre 2003 par l'Unesco.

dans cette vidéo l'on peut voir les apsaras des temples d'Angkor, les danseuses, l'orchestre, des images de la guerre (khmers rouges), Bhupppa Devi sur scène et enseignant à des apprenties danseuses, les rites, les costumes cousus sur les danseuses, un spectacle avec les masques, et le ballet royal en tournée).
Pierre Lartigue, écrivain, a écrit: "La danseuse Khmère effleure le sol avec infiniment de précaution. Elle semble à peine y prendre appui. Vouée à l'envol, l'Apsara se meut dans un monde liquide, parmi des scintillements. Elle tangue et tourne comme une barque, le buste tendu comme figure de proue. Liane ou liseron d'eau, la tige volubile de la danse monte." ("le ciel dans l'eau, Angkor").


L'orchestre de musique "pinpeat" est l'orchestre des danses royales et de la musique des pagodes. Il se compose généralement de deux roneat (xylophones à lames de bambou), de deux kong-thom (jeux de gongs horizontaux et circulaires), de skor-thom (gros tambours à peau de buffle frappés par un gros morceau de bois très dur), de chhing (petites cymbales en cuivre), d'un sampho (petit tambour horizontal dont l'exécutant dirige l'orchestre), et d'un sralay (hautbois), l'orchestre se rapproche du Gamelan Javanais (mais il y manquerait alors la flûte et la vielle). 24 musiciens et 10 choristes accompagnent la danse.
Le choeur de femmes commente l'intrigue, et souligne les émotions mimées par les danseurs. Ces derniers sont considérés comme des messagers des rois auprès des Dieux et des ancêtres.